L'île

Aurefois, l'île servait d'entrepôt pour le bois de flottaison

On aperçoit en fond, l'ancien clocher de l'église avant sa détérioration.

Ensuite, on y stocka les grumes que des grues transportaient sur les bateaux.

Jean Henriat, habitant de Rogny, raconte:

"A la place actuelle du terrain de camping se tenait une grande scierie, tenue par une association de gros propriétaires terriens qui faisaient débiter en plots leurs chênes pour les vendre. Le gérant, M. Fourcade, envoyait par bateau les" billes de pied"(morceaux de choix dans un arbre, sans noeud ni branche) en Hollande et ce bois de qualité servait pour la  fabrication de meubles. Un marchand de bois, aussi débardeur, existait à la place de la grande maison bourgeoise en face de la poste.

La scierie fonctionnait grâce à une chaudière à vapeur ( on en voit les fumées au fond de la carte) qui consommait les dosses( déchets). Les bateaux étaient obligés d'aller en marche arrière jusqu'à la scierie.

Après le décès de M. Fourcade, dû à une rupture de cable qui lui fit tomber un chêne dessus, cinq scieries se sont succédé et les hangars ont été détruits.

 

Flotteur de bois était un métier :

Depuis le XVIème siècle, le flottage du bois est utilisé pour "faire descendre" les troncs des forêts vers les villes, en particulier du Morvan vers Paris. De la coupe aux ports d’arrivée, les bûches, emportées au fil du courant des rivières et des fleuves, sont sous la houlette du flotteur.
Au début du XVIème siècle, Paris manque de bois pour se chauffer. La population grandissante, l’usage croissant du bois pour les usages domestiques et économiques (forges, constructions...), la déforestation des forêts avoisinantes, à l’exception du Domaine royal, par définition intouchable et réservé à la chasse et au bois d’oeuvre, obligent les pouvoirs politiques de l’époque à rechercher un espace boisé proche pour répondre à cette grande consommation de bois. Le nord de la France est alors sollicité (Oise et Aisne), mais surtout la région morvandelle.
Le seul problème est celui du transport. Les routes peu développées excluent le transport par chariot. On a alors recours aux rivières (l’Yonne, la Cure, affluent de l’Yonne, puis la Seine dans laquelle se jette l’Yonne) pour acheminer les bûches aux portes de Paris.

Le flottage est né ! En 1449, J. Rouvet, négociant parisien, invente le flottage à "bûches perdues" industriel. L’idée est de déposer les bûches dans le lit des rivières qui, grossies en temps utile par le lâchage des eaux des étangs, les charrieront jusqu’à un point donné. Puis les premiers trains de bois sont perfectionnés. Enfin, vers 1550, on fait construire des écluses et pertuis afin de régulariser le cours de l’Yonne. Du XVIème siècle jusqu’au début du XXème siècle, l’exploitation des quelques 50 000 hectares de forêts du Morvan permet d’alimenter Paris en bois de chauffage.

Le cheminement d’une bûche de sa coupe à son utilisation se déroule sur une période pouvant couvrir deux années. Le transport du bois par flottage génère un important besoin en main-d’oeuvre et une profusion de métiers pour exécuter toutes les tâches s’y attenant : les jeteurs, les poules d’eau, les meneurs d’eau, les bachotiers, les lâcheurs, les facteurs des marchands de bois, les faiseurs de flottage, les garnisseurs, les tordeuses...! Les femmes et les enfants participent aux activités sur les ports. Il faut également rajouter toute l’administration des ports.
Les marchands de bois de chauffage ont également un rôle à jouer. À Paris, par exemple, ils sont réunis en communauté. Ils ont la charge de l’entretien et du contrôle des voies navigables. Ils peuvent obtenir de sévères punitions à l’encontre de toute personne qui entrave ou gêne le flottage, car l’approvisionnement de la capitale en bois ne doit supporter aucune interruption.

L'île de Rogny, ses entrepôts, ses débardeurs et sa scierie ont donc contribué à cet approvisionnement !

Elle est maintenant reliée par une passerelle, au dessus du Loing.

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