Il faut remonter au Moyen Age pour retrouver l'origine de ce mot. Les paysans vivaient sous la tutelle du château qu'eux-mêmes ou leurs ancêtres avaient parfois contribué à construire. Le châtelain les dirigeait en tant que maître d'un ensemble de terres, le domaine seigneurial, et en tant que détenteur de pouvoir de commander et de punir : les droits de ban, qui autrefois n'appartenaient qu'au roi.
Certains équipements, indispensables aux habitants, moulin, four, pressoir étaient mis en commun et leur utilisation était l'occasion de percevoir des taxes : les banalités.
Ainsi, aujourd'hui, dire des banalités revient à parler de lieux communs. Ces services se situaient à environ une lieue (4,445 km) du château. Il suffit maintenant d'associer les mots ban et lieue !
Au sens propre, cette phrase fait référence aux vers appelés « comédons » ou en langage populaire les « points noirs », petites masses graisseuses qui obturent certains pores de la peau, particulièrement sur le nez.
En fait, cette expression qui sous-entend au sens figuré, chercher par la manière douce à obtenir des infos de quelqu'un ou à révéler ce qu'il sait, serait inspirée par un mot homonyme « ver » venu du latin « verum », vrai et qui a été employé aux XIe et XIIIe siècles dans le sens de vérité.
Ce sont donc des vérités premières et non pas des vers qu'on extirperait.
Au XIIIe siècle, les murs des maisons campagnardes étaient faits avec de la paille et de l'argile mélangées, le torchis, le sol était en terre battue et les fenêtres ne comportaient pas de vitres. Seuls les riches utilisaient des vessies de porc, huilées, grattées, étalées, rendues translucides ou les garnissaient de toiles de lin trempées dans la résine. Pour se protéger des intempéries, il ne restait donc aux plus pauvres que les volets. Ceux-ci étaient formés de deux battants horizontaux en bois. On relevait celui du haut avec des cordes et le deuxième était abaissé de façon à faire tablette. Dessus, les paysans exposaient ce qu'ils avaient à vendre. Ainsi, les acheteurs pouvaient choisir... ils triaient sur le volet !
Maintenant, l'expression s'emploie au sens figuré pour opérer une sélection avec une grande rigueur.
On connaît l'histoire : un brave fermier possédait dans son poulailler, une poule dont la particularité aussi curieuse qu'appréciable était de pondre chaque jour un œuf en or ! Ce brave homme était naïf et s'imagina qu'en ouvrant le ventre du volatile il allait mettre la main sur le trésor qui s'y trouvait certainement. Bien entendu, le malheureux ne fit rien d'autre que de tuer... la poule aux œufs d'or.
La courte fable de La Fontaine qui porte ce titre s'achève par la constatation que bien des gens ont tout perdu pourvouloir être trop riche.
L'expression qui en découle, a la même signification au sens figuré : on perd à vouloir tout gagner. Mais ce qui est curieux, c'est que cette expression a seulement été usitée vers le début du XIXe siècle alors que la fable a été publiée en 1668, elle-même tirée d'Esope.
Auparavant, au XVIIIe siècle, on disait simplement tuer la poule pour avoir l'oeuf. Elle était sans doute trop banale et il fut jugé préférable d'évoquer l'or propre à faire rêver le cupide mis en scène par La Fontaine.