Première Renaissance, le Quattrocento
Botticelli 1445-1510
Le Printemps(1477-1478)
Commandé par Lorenzo de Pierfrancesco de Médicis, cousin germain de Laurent le Magnifique, pour la villa de Castello, l'oeuvre est totalement allégorique et difficile à interpréter, mais elle est le reflet de l'atmosphère culturelle qui s'était formée autour des Médicis, entourés de poètes, de philosophes...
Est-ce une représentation cosmologico-spirituelle où Zéphir s'unit à Flore pour devenir le Printemps, Vénus évoquant non pas l'amour charnel, mais Vénus-Humanitas, l'amour spirituel et les trois grâces, la libéralité ? Peut-être, plus simplement, chaque personnage évoque-t-il un mois de l'année, de février(Zéphir) à septembre(Mercure). Botticelli trouve sa pleine expression dans ce tableau: construction cohérente, harmonie rythmée et doux relief des visages. L'étrange idéal féminin de Botticelli s'affirme ici.
La Naissance de Vénus(vers 1486)
Ce tableau fut sûrement commandé en même temps que Le Printemps mais exécuté plus tard. S'inspirant de l'Aphrodite anadyomène du peintre grec Apelle, Botticelli cherche la beauté parfaite. Il donne à ces quatre corps une plastique aérienne. Les vêtements n'ont pas un faux pli ; les corps et les fronts, pas une ride: le froncement de sourcils d'Eole soufflant un trait de brise sur Vénus ne marque que l'effort. Sereinement voluptueuse, la désse de l'amour est la maîtresse de la nature, représentée par la servante, à droite, qui porte ceinture de pampres et collier de feuillage. Le manteau dont elle va couvrir Vénus est parsemé de pâquerettes qui symbolisent l'éternel printemps. et si un être féminin s'agrippe à Eole, c'est pour signifier que le souffle vivificateur est à la fois mâle et femelle, et que la déesse où s'unissent amour et beauté, est son oeuvre.